le petit sac rouge et blanc
Il dort le petit sac rouge et blanc
il dort sur la chaise en bois
il attend
elle dort
Il dort le petit sac rouge et blanc
il dort sur la chaise en bois
il attend
elle dort
ça y'est, le mot que j'appréhendais a été prononcé
bientôt, plus tard ...
dans quelques mois ...
...il est venu se soigner, il est venu guérir ...il veut si fort retourner là-bas...
Malgré nos efforts pour vivre avec un moment violent de notre existence
jamais cette violence,violence de cette culpabilité , cette plaie ne cesse de suinter...
l'accepter, vivre avec je crois que c'est possible.
Mais effacer ce que nous avons vécu,
eu dans nos mains comme du sable, de l'eau qui nous échappe...
nos cinq sens veillent et lorsque l'un se rappelle à nous,
on se retrouve impuissant en proie à cette plaie qui se met à saigner.
Je me souviens d'une conversation sur cette question, l'un répondait non, je répondais oui.
Aujourdh'hui, plus que jamais, je réponds OUI .
Peu importe l'amour que l'on reçoit,
celui que l'on donne sans retenue,
sans rien attendre en retour
je sais que cet amour existe
c'est doux,
c'est simple
c'est pourquoi
la vie vaut la peine d'être vécue
Ce que tu écris me touche.
Si je pouvais mettre en mots les maux qui me minent...
être dans l'incapacité de faire le deuil ,
étouffer au fond soi parce ce qu'on a oublié de dire...
ce sentiment de ne pas avoir su tant qu'il était temps...
Se délester,
poser ses valises,
les ouvrir
et enfin dire.
Continue d'écrire pour toi,
pour nous,
ouvre-nous ce chemin qui libère
qui nous permet de pouvoir dire
combien à ceux qui nous ont quittés
combien on les aime,
combien nous avons eu la chance de les connaître.
· Saison
Seize on
seize ans
saison seize ?
saison sèche ?
saisissant !
La terre souriait au ciel bleu. L'herbe verte De gouttes de rosée était encor couverte. Tout chantait par le monde ainsi que dans mon coeur. Caché dans un buisson, quelque merle moqueur Sifflait. Me raillait-il ? Moi, je n'y songeais guère. Nos parents querellaient, car ils étaient en guerre Du matin jusqu'au soir, je ne sais plus pourquoi. Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi. Je gravis une pente et m'assis sur la mousse A ses pieds. Devant nous une colline rousse Fuyait sous le soleil jusques à l'horizon. Elle dit : "Voyez donc ce mont, et ce gazon Jauni, cette ravine au voyageur rebelle !" Pour moi je ne vis rien, sinon qu'elle était belle. Alors elle chanta. Combien j'aimais sa voix ! Il fallut revenir et traverser le bois. Un jeune orme tombé barrait toute la route ; J'accourus ; je le tins en l'air comme une voûte Et, le front couronné du dôme verdoyant, La belle enfant passa sous l'arbre en souriant. Émus de nous sentir côte à côte, et timides, Nous regardions nos pieds et les herbes humides. Les champs autour de nous étaient silencieux. Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ; Alors il me semblait (je me trompe peut-être) Que dans nos jeunes coeurs nos regards faisaient naître Beaucoup d'autres pensers, et qu'ils causaient tout bas Bien mieux que nous, disant ce que nous n'osions pas. |